D'un quetzal couvert de boue à une belle femme avec des ailes. (continuation)

Itzayana avait prit toute l'après-midi pour rendre la sculpture créée par un élève, Citaltalchtli Akin, éblouissante. Ce que avant ressemblait à un grand oiseau couvert de boue maintenant était une belle femme avec des ailes de quetzal enchaînée à un tabouret avec une chaîne de fleurs. La femme était une image en pierre de Muyal, une des sœurs d’Itzayana . Des maîtres feu avait causé la mort de Muyal, d’Itzen, une des sœurs ainées d’Itzayana, et une grande partie du peuple Chik’inik.

Itzayana marchait avec des grands pas vers le bureau de Chipili pour lui annoncer qu’elle avait rendu la sculpture éblouissante. Quand la femme arriva devant la porte de Chipili, elle l’ouvrit, rentra dans la habitation et annonca :

-Salut Grand Chef ! La sculpture du jeune Citlalpili Akin est maintenant éblouissante !

Et oui! Itzayana n'apprenait pas encore le nom du garcon!

Chipili était dans son bureau à ne rien faire, à s'ennuyer, à attendre que quelque chose se passe, que quelqu'un arrive, que le temps passe. Il n'eut pas à attendre longtemps, car la porte de son bureau s'ouvrit en grand et une jeune femme que le directeur connaissait bien entra sans se poser plus de questions que lors de leur dernière rencontre. Chipili ne fit aucun commentaire quant à la déformation du prénom de l'élève Coatl. Il se contenta de répondre d'un ton beaucoup plus froid que la dernière fois car il détestait qu'on écoute pas ce qu'il dise:

-Bonjour Itzayana. J'ai vu, pour la statue, et je vous félicite. Mais ne vous avais-je pas demandé de ne pas revenir une fois votre mission accomplie?Dans ce cas, puis-je connaitre la raison de votre présence ici?

[Désolé du retard]

Chipili salua Itzayana. Le vieil homme la félicita par son travail.

-Mais ne vous avais-je pas demandé de ne pas revenir une fois votre mission accomplie? Dans ce cas, puis-je connaitre la raison de votre présence ici?

Itzayana n’avait aucune autre raison, à part d’annoncer à Chipili qu’elle avait rendu éblouissante la sculpture de Citlalpili Akin. Que devait-elle dire ? Inventer un prétexte ? Mentir ? Dire la vérité ? Itzayana avait oublié les paroles du directeur son premier jour à l’académie. Itzayana réfléchit un moment sur quoi répondre à Chipili. Enfin la femme répondu :

-Je venais ici pour vous annoncer que j’avais fini, en tout cas que vous m’aviez pas vue aux jardins. Et…que pensez-vous de la sculpture , maintenant éblouissante ? dit-elle toujours en souriant.

Face à la répartie froide de Chipili, la jeune femme sembla hésiter un instant puis lui répondit chaleureusement, sans se départir un seul moment de son sourire qui semblait fixé sur ses lèvres pour l'éternité. Bien malgré lui, le vieillard sentit sa bonne humeur revenir petit à petit. Après tout, il avait un peu de bonne compagnie pour une fois, et cette compagnie semblait vouloir rester un bon moment. Dans ce cas, autant faire bonne figure et sourire à son tour. Cela valait bien mieux que de retrouver la solitude qui l'avait hanté durant chacune des longues années de sa vie.

-Détrompez-vous, Itzayana. Je vous ai vu travailler dur toute la matinée dans les jardins et j'ai pu observer le travail que vous avez accompli avec une expérience et un savoir-faire certain. Cette statue restera à jamais dans nos mémoire comme étant le fruit du premier travail réalisé entre un maître et son élève. Vous, et Citlaltlachtli. Désormais, que diriez-vous de tenir compagnie à un vieillard bougon qui se sent un peu seul dans son bureau trop grand pour lui?

Avec un sourire aux lèvres, Chipili sortit un plateau de bois, finement taillé et gravé, de l'un des tiroirs de son bureau.

-Une petite partie de Dame?

Et sans attendre la réponse de son interlocutrice, le vieil homme commença à disposer les pièces rondes de bois blanc et noir sur le plateau.

[Je ne suis pas certain que le jeu existait, mais tant pis. A toi de voir si tu veux jouer]

Itzayana fut soulagée de que Chipili ne s’ait pas rendue compte qu’elle avait menti. Le vieil homme semblait plutôt heureux. Itzayana entendit l’opinion de Chipili sur la sculpture mais les paroles de l’homme rentrèrent par l’oreille droite d’Itzayana et ressortirent par la gauche. Le seul mot qui fit effet à la jeune femme fut « Dame ». Itzayana posa ses yeux dorés sur Chipili, attentive à ce qui ferait le directeur. Chipili ouvrit un des tiroirs de son bureau et mit sur le bureau un plateau en bois avec de carreaux gravés dessus, uns plus obscures qu’autres. Itzayana comprit aussitôt que Chipili l’invitait à jouer une partie de Dame. Mais Itzayana l’interpréta comme un défi, ce qui c’était typique en elle, prendre les jeux comme des défis. Pendant que Chipili plaçait des fiches rondes sur le plateau, Itzayana prit siège devant lui. La femme n’avait pas très expérience en ce jeu, elle l’avait joué quand elle était petite mais la majorité des fois elle terminait par retourner le plateau et faire tomber et bondir les fiches. Itzayana n’aimait pas se jeu… el perdait toujours. Mais comment pourrait-elle refuser un défi ? Elle connaissait bien les règles et en plus, Itzayana se dit que elle avait bien grandit et que… vaincre un vieil homme serait facile. Le joueur qui possédait les pièces noires commençait toujours donc Itzayana se dit qu’elle laisserait à Chipili avoir un pas en avance, lequel il perdrait vite, se dit-elle.

-Allons, prenez les fiches noires, grand Chef. Je vous laisse commencer !

Chipili était occupé à se concentrer. Il mobilisait tous ses cours de méditations pour parfaire une intense concentration afin de tenter de vaincre la jeune femme en face de lui en quelques mouvements. Au moment où il parvint à l'ultime étape pour fusionner toute sa réflexion, la voix d'Itzayana brisa tous ses efforts. En plus, chez lui on disait "Honneur aux blancs". C'était la première fois que quelqu'un lui proposait de commencer avec les pions noirs. Mais Chipili ne contredit pas la jeune femme, pensant que cela lui donnerais un avantage. Il lui adressa un sourire contrit, assez mécontent d'avoir été dérangé dans sa concentration ultime:

-Bien bien bien, mais méfiez-vous, jeune femme, j'ai des années d'expériences de ce jeu derrière moi. C'est le moment de voir si tout cela n'a pas été perdu.

Reformant une concentration presque ultime, mais pas tout à fait, le vieil homme avança un premier pion. La jeune femme répondit à son geste en faisant la même chose avec un pièce blanche. Les premiers mouvements s'enchaînèrent rapidement, si bien que les deux adversaires avaient avancé tous leur pions et que le prochain à jouer devrait sacrifier l'une de ses pièces. Malheureusement pour lui, Chipili fut ce prochain. Il examina le plateau dans tout les sens possibles et imaginables, voir certains inimaginables. Il calcula plusieurs fois dans sa tête le nombre de pions qu'il se ferait manger et mangerais par la suite en avançant ainsi ou ainsi. Puis, d'un mouvement délibérément lent, fini enfin par bouger l'une de ses pièces de bois noir. Il adressa un sourire content à la jeune femme qui devait donc manger son pion. Par la suite, Chipili avait compté qu'il pourrait lui en manger deux d'un coup. Cela lui permettrait de prendre une petite avance pour le début.

Le combat commença! Chipili avança son premier pion, Itzayana fit de même. Ceci fut le début d’une série de petits mouvements innocents et rapides. Chaque joueur guidé son armé vers devant, mais comme tout le monde sait, sur ton chemin il y a toujours un obstacle. Dans ce cas l’obstacle était les pions contraires. Les deux armés s’étaient rencontrés. Le prochain joueur, Chipili, devrait sacrifier un bataillon de son armé. Itzayana observa amusée comment les yeux obscurs de Chipili examinaient le plateau de tous ses côtés en cherchant une solution qui le sauverait du sacrifice d’un de ses pions. Puis, enfin Chipili bougea un de ses pions, avec un mouvement lent. Puis il adressa à Itzayana un sourire content. Itzayana devait manger le pion noir que Chipili venait de bouger. Puis, sans panser d’abord, Itzayana mangea le pion de Chipili, la jeune femme adressa un sourire amusé au directeur. Mais le sourire de Chipili était encore plus grand. Itzayana analysa le plateau rapidement, c’est alors qu’elle comprit : Chipili allait manger deux de ses pions blancs. Le sourire d’Itzayana disparut aussitôt et laissa à sa place une moue de mécontentement. Itzayana se rechargea sur le dos de sa chaise et croisa les bras, fronça les sourcils et attendit que Chipili fasse son prochain mouvement.

Chipili vit comment Itzayana mangea rapidement son pion, sans trop se préoccuper du sourire qu’affichait le directeur. Et quand elle l'eut fait, elle fit une moue de mécontentement qui fit rire le directeur.

- Je vous avait prévenue, ma chère, maintenant à moi l'honneur!

Puis avec un plaisir sans pareille, il mangea d'abord une pièce, puis l'autre. Il adressa ensuite un sourire triomphant à la jeune fille.

-À vous l'honneur!

Ce fut à ce moment précis, quand Chipili remportait finalement une petite avance, que quelqu'un entra dans le bureau et dans son chemin, il renversa tout le tableau de dames.

Hatsune se sentait si fière d'elle même pour avoir réussi à cuisiner un gâteau qu'elle décida daller au bureau de Chipili pour lui faire goûter et se rattraper un peu après son terrible comportement.

Elle monta au deuxième étage presque en sautant et en arrivent devant le bureau elle oublia de sonner à la porte et rentra sans plus. En ouvrant la porte elle heurta quelque chose et un jeu de dames tomba au sol.

C'est comment pas possible que tout cela m'arrive à moi pensa t-elle. Elle fut au point de faire tomber son gâteau mais le rattrapa avant qu'il atterrisse lui aussi au sol. Oh grand Chipili je suis vraiment navré pour tout ce désastre. Elle s'inclina puis tout à coup elle remarqua la jeune femme qui se trouvait avec Chipili. Et voilà que je fais le ridicule devant quelqu'un d'autre j'aurai jamais due sortir de la forêt se dit elle an attendant la réaction du directeur et son invité.

Elle se senti intimide par le regard des deux adultes. Elle se sentait toute petite et décida qu’il valait mieux de s’en aller.
- Je vois que vous êtes occupés, pardonner mon intrusion je vais vous laisser.
Elle prit deux morceaux de gâteaux et les laissa sur la table. Puis elle se dirigea vers la porte en désirant disparaitre de se monde.

Itzayana regarda avec des grands yeux comment Chipili mangeait tant de ses pièces. Chipili adressa à sourire à la jeune femme. Itzayana fronça les cils. Elle était perdue ! Elle ne pourrait pas gagner ! En ce moment la porte s’ouvrit et le jeu de dames tomba au sol. Une fille rousse venait de rentrer. Elle faillit faire tomber aussi le gâteau qu’elle portait.

- Oh grand Chipili je suis vraiment navré pour tout ce désastre.

Itzayana regarda tout avec une grimace de surprise, amusée et au même temps de quelqu’un qui ne comprend pas du tout ce qu’il se passe.

-Je vois que vous êtes occupés, pardonner mon intrusion je vais vous laisser.

Elle laissa aussitôt deux bouts de gâteaux sur la table. La fille sortit du bureau. Itzayana regarda Chipili avec un sourire.

-Il faudra recommencer à nouveau, grand Chef !

Itzayana prit un des bouts de gâteau et mangea presque la moitié. C’était vraiment bon !

-C’est un très bon gâteau !, dit Itzayana. Dommage que la cuisinière aille parti… avec le reste du gâteau !

Ensuite la porte se réouvrit.